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«
Politique agricole – Les efforts doivent être
récompensés à leur juste valeur !»

Agriculture

Agriculture

Bref résumé

Politique agricole

Le PBD est conscient de la situation difficile dans laquelle se trouvent les agriculteurs suisses, mais estime que la solution ne saurait être une (nouvelle) redéfinition de la politique agricole. En lieu et place, il plaide pour une optimisation de la voie empruntée jusqu’à maintenant, sous forme d’objectifs généraux fixés à la politique agricole suisse.

Les lignes directrices ci-après permettent au PBD de formuler ses attentes en matière de politique agricole suisse :

1)    Le PBD demande que les agriculteurs soient soutenus dans leur compétence centrale, à savoir la production de denrées alimentaires saines.

Les électeurs suisses ont voté en 2017 en faveur de la sécurité alimentaire en Suisse. Les bases de la production agricole sont ainsi inscrites de manière plus claire dans la Constitution : La production adaptée aux conditions locales et efficiente dans la gestion des ressources naturelles revêt, en plus de la garantie des bases de production, un caractère obligatoire. Pour que les agriculteurs suisses puissent s’acquitter de manière adéquate de ce mandat constitutionnel, ils ont besoin d’un soutien au niveau politique. Les agriculteurs sont aujourd’hui confrontés à un grand nombre de défis qui les limitent dans leur compétence de base, à savoir la production de denrées alimentaires. Les premières mesures proposées pour réduire ces défis sont :

 

-          simplification et réduction de la charge administrative des agriculteurs,

-          cadre politique stable au lieu d’une réforme fondamentale tous les deux ans,

-          renforcement de la position des producteurs dans la chaîne de valeur.

 

 

2)    Le PBD demande que chaque effort soit récompensé à sa juste valeur.

Un des principes fondamentaux de nos sociétés modernes et éclairées, notamment l’économie de marché, est le principe de la performance : quiconque fournit une bonne prestation doit être récompensé en conséquence. Ce principe ne s’applique toutefois pas à la situation actuelle de l’agriculture suisse :

-          Chaque jour, trois exploitations agricoles (état en 2017) doivent mettre la clé sous le paillasson en Suisse. Les exploitations traditionnelles et de taille modeste sont particulièrement touchées.

-          Nombre d’agriculteurs doivent exercer une activité accessoire, faute de pouvoir vivre de leur seul métier.

-          Les agriculteurs suisses touchent de moins en moins d’argent pour nombre de produits, par exemple le lait : la production laitière est particulièrement chronophage, mais le prix qu’en tirent les éleveurs couvre à peine les coûts.

Par le travail qu’ils fournissent, les agriculteurs suisses contribuent de manière essentielle – et même maintenant constitutionnelle – à notre alimentation. Cette prestation n’est pas rémunérée de manière adéquate, ce qui doit changer. Des mesures doivent par exemple être prises dans les domaines suivants :

-          promotion des agriculteurs comme entrepreneurs,

-          restructuration de la chaîne de valeur,

-          promotion des produits et producteurs suisses : promotion des ventes de produits agricoles régionaux, sains et de haute valeur.

 

3)    Le PBD demande que les désavantages en matière de production dus à un environnement coûteux, à une topographie difficile et à de nombreuses réglementations soient compensés.

Les produits suisses sont plus chers que les produits étrangers. Cela est dû notamment aux désavantages en matière de production auxquels les agriculteurs suisses sont confrontés. Le libre-échange et la levée attendue des barrières douanières soumettent de plus en plus les produits suisses à la concurrence des produits étrangers, même si les conditions ne sont pas comparables. Ces conditions défavorables doivent être compensées de manière adéquate pour que la concurrence puisse se poursuivre à des conditions justes.

Le PBD ne s’oppose pas à l’idée de concurrence tant que les conditions de base n’excluent pas d’emblée certains participants de la course.

 

4)    Le PBD demande que les prestations d’intérêt général soient indemnisées de manière appropriée.

La compétence centrale des agriculteurs est la production de denrées alimentaires. Néanmoins, ils fournissent une contribution précieuse et indispensable au moyen de prestations d’intérêt général. Celles-ci sont aujourd’hui indemnisées par des paiements directs à titre général et écologique.

Les exploitations agricoles dans les régions de montagne en particulier fournissent une précieuse contribution, par exemple pour l’entretien d’un paysage de qualité. Ces prestations d’intérêt général gagneront en importance à l’avenir, plus les exigences seront élevées, par exemple en ce qui concerne la protection de l’environnement et des animaux.

 

5)    Le PBD demande que la Confédération soutienne de manière accrue l’innovation, le marketing et l’exploitation de canaux de vente dans l’agriculture.

La Confédération attend des agriculteurs qu’ils se confrontent davantage au marché, et donc à la concurrence (en Suisse et à l’étranger). Elle s’efforce donc de lever les barrières douanières en négociant des accords de libre-échange, dans l’intérêt général.

Comme déjà expliqué, le PBD ne s’oppose pas au fond à ce principe. Toutefois, comme il l’a déjà indiqué (ci-dessus), diverses mesures doivent être prises pour que l’agriculture suisse puisse envisager l’avenir de manière plus sereine.

Un élément essentiel en est la promotion de « dispositifs » entrepreneuriaux : les futurs agriculteurs doivent ainsi, dès leur formation de base, être mieux formés à l’innovation, au marketing et à l’exploitation de nouveaux canaux de vente. Le soutien de l’État dans ces domaines doit aussi augmenter après la formation.

 

6)    Le PBD demande que la couverture sociale des agricultrices et agriculteurs soit améliorée.

En politique agricole, il est souvent question de « marché », de « concurrence », de « gestion efficace des ressources ». Ce qui n’a toutefois pour l’instant pas beaucoup été abordé, et le PBD y accorde une grande importance, est l’aspect social de l’agriculture. La nécessité d’agir est importante, notamment en ce qui concerne la couverture économique, juridique et sociale des conjoints travaillant dans l’exploitation (surtout les agricultrices).

En effet, le modèle familial est encore classique dans le monde agricole, qui rend par exemple presque impossible la participation du conjoint à la propriété foncière ou, en cas de divorce, à un clair désavantage du conjoint exclu de la succession.

Les mesures ci-après sont donc proposées :

-          Débat général et transparent sur les questions liées à la couverture sociale des conjoints travaillant dans l’exploitation.

-          Les conjoints travaillant dans l’exploitation doivent bénéficier d’un meilleur statut juridique (notamment en cas de divorce). Exemples :les (ex-)conjoints doivent pouvoir bénéficier d’un droit de préemption sur l’exploitation (avant même les frères et sœurs) et le calcul du droit au gain doit être précisé.

-          La couverture d’assurance sociale pour les conjoints travaillant dans l’exploitation doit être améliorée.

-          Il faut aussi que des mesures de diversification du volet « social » de l’exploitation soient prises.

 

7)    Le PBD demande le respect ! Respect de l’environnement, du climat et des animaux !

Les résultats de plusieurs votations populaires ces dernières années ont révélé que les questions liées au changement climatique, à la protection de l’environnement et à la protection des animaux sont importantes pour la population également. La Suisse doit désormais assumer ses responsabilités, notamment en ce qui concerne le changement climatique. Le PBD assume cette responsabilité et est conscient que l’agriculture doit aussi y contribuer. Le PBD propose donc les mesures suivantes :

-          Notre environnement doit être protégé, mais en collaboration avec les agriculteurs, pas à leur détriment.

-          Une redéfinition fondamentale de la politique énergétique est nécessaire en Suisse, en tenant compte des intérêts des milieux agricoles suisses.

-          Les denrées alimentaires produites de manière équitable, adaptées aux conditions locales et efficientes dans la gestion des ressources naturelles doivent être favorisées. Le bien-être des animaux joue à cet égard un rôle important.